Quelle différence entre la Clio 4 et la Clio 5 ?

Depuis des années, la Renault Clio caracole en tête des ventes en France. La quatrième génération a cartonné entre 2012 et 2020, avant de passer le flambeau à la Clio 5 en 2019. À première vue, on pourrait presque confondre les deux. Mais détrompez-vous : sous cette ressemblance familiale se cachent des évolutions techniques et esthétiques bien plus importantes qu’il n’y paraît.

Une architecture complètement nouvelle

La vraie rupture entre ces deux générations ? C’est sous la carrosserie que ça se passe. La Clio 5 inaugure la plateforme CMF-B de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, une base technique qui n’a strictement rien à voir avec celle de la Clio 4. On parle d’un châssis entièrement repensé, plus rigide et surtout 50 kilos plus léger malgré un équipement supérieur.

Cette nouvelle architecture ouvre la porte à l’hybridation, impossible sur la génération précédente. Le confort acoustique progresse aussi avec 1,5 à 2 décibels gagnés, ce qui change vraiment la perception à bord sur autoroute.

Plus courte mais plus spacieuse, le paradoxe réussi

C’est là où Renault a réalisé un petit exploit. La Clio 5 mesure 4,05 mètres de long contre 4,07 mètres pour la Clio 4. Elle perd aussi 11 mm en hauteur. Pourtant, elle gagne 7 mm en largeur, ce qui profite aux épaules des passagers arrière.

Mais le plus impressionnant, c’est le coffre. On passe de 300 litres à 391 litres, soit 91 litres de gagnés ! Pour une famille ou quelqu’un qui charge régulièrement des bagages, c’est un argument béton.

Un look qui évolue sans révolutionner

Renault a fait le pari de ne pas chambouler le design. C’est une stratégie que Porsche applique avec sa 911 ou Volkswagen avec la Golf : conserver une identité forte tout en modernisant les détails.

Les modifications extérieures

Le capot de la Clio 5 arbore des nervures plus marquées. Les phares à LED, désormais de série sur toute la gamme, intègrent cette fameuse signature en C qui descend jusqu’au bouclier. Sur la Clio 4, ces feux LED étaient réservés aux finitions haut de gamme.

De profil, l’astuce la plus maline concerne les poignées arrière. La Clio 4 avait une petite vitre au niveau du montant. La Clio 5 l’économise en dissimulant la poignée dans une encoche noire qui donne l’illusion de cette fenêtre. Malin pour réduire les coûts tout en gardant l’esthétique.

À l’arrière, les feux s’affinent et le hayon affleure parfaitement au bouclier. L’ensemble dégage une impression plus moderne et épurée.

L’intérieur, c’est le jour et la nuit

Si l’extérieur évolue en douceur, l’habitacle fait un bond de géant. La planche de bord de la Clio 4, pourtant bien pensée en 2012, accuse franchement son âge face à la nouvelle génération. Les plastiques durs et brillants laissent place à des matériaux moussés, des surpiqûres et des inserts qui font sérieusement monter en gamme. On se croirait dans un segment au-dessus.

La révolution numérique

L’écran central passe de 7 pouces maximum sur la Clio 4 à 9,3 pouces en position verticale sur la Clio 5. C’est la plus grande diagonale jamais vue chez Renault à l’époque du lancement. Légèrement orienté vers le conducteur et incurvé, il remplace le système R-Link qui commençait à dater.

Autre nouveauté majeure : fini les compteurs à aiguilles. Place à un combiné numérique de 7 ou 10 pouces selon les finitions. La version large affiche même les infos de navigation directement devant les yeux, une fonction qu’on trouvait avant uniquement sur les modèles premium.

La console centrale remonte pour que le levier de vitesses tombe naturellement sous la main. Les rangements sont plus nombreux et mieux pensés. Bref, on sent vraiment le saut générationnel.

Des motorisations qui entrent dans l’ère moderne

La palette de la Clio 4

La Clio 4 proposait un large choix : le petit 0.9 TCe trois cylindres en 75 et 90 chevaux, le 1.2 TCe de 75 à 120 chevaux, et même les versions RS de 200 à 220 chevaux pour les amateurs de sensations. Côté diesel, le 1.5 dCi décliné en 75, 90 et 110 chevaux faisait le job avec des consommations contenues.

L’offensive hybride de la Clio 5

La cinquième génération renouvelle presque entièrement la gamme. En entrée, les moteurs SCe de 65 et 75 chevaux restent économiques. Le 1.0 TCe de 100 chevaux, également disponible en GPL, constitue le cœur de gamme. Le 1.3 TCe de 130 chevaux avec boîte EDC7 apporte plus de peps. Côté diesel, les Blue dCi de 85 et 115 chevaux améliorent le traitement des émissions.

Mais la vraie star, c’est l’E-Tech hybride. Premier système hybride sur une Clio, il combine un 1.6 atmosphérique à deux moteurs électriques pour 140 chevaux cumulés. La boîte à crabots, inspirée de la F1, assure des changements de rapports sans interruption de couple.

Résultat : jusqu’à 80% du temps en électrique en ville et une consommation moyenne de 4,2 l/100 km. Les tests réels confirment ces chiffres avec 4,5 à 5 litres selon les trajets. Une vraie alternative au diesel avec près de 1000 km d’autonomie.

Les finitions à la loupe

La Clio 4 évoluait autour des finitions Life, Zen, Business, Intens et Initiale Paris après son restylage 2016. L’équipement de base était déjà correct avec clim, vitres électriques et verrouillage centralisé.

La Clio 5 démarre avec cinq niveaux : Life, Zen, Intens, RS Line et Initiale Paris. Même en Life, on a déjà les LED de série et un écran de 7 pouces. La Zen ajoute les capteurs de parking et l’écran de 9,3 pouces. L’Intens monte des jantes de 17 pouces et des rétros rabattables électriques. La RS Line joue la carte sportive avec boucliers spécifiques, sièges Alcantara et pédalier alu.

Laquelle choisir selon votre budget ?

Tout dépend de ce que vous cherchez. Avec un budget serré, la Clio 4 d’occasion reste une valeur sûre. Les modèles post-2016 (phase 2) offrent une meilleure finition. Le 0.9 TCe 90 essence ou le 1.5 dCi 90 diesel représentent le meilleur rapport qualité-prix.

Si vous voulez la technologie, le confort et l’efficacité, foncez sur la Clio 5. L’hybride E-Tech 145 affiche les meilleures performances économiques. Les finitions Intens ou Techno offrent le meilleur équilibre. Sur l’occasion, privilégiez les modèles post-2020 qui ont bénéficié des correctifs des premiers bugs électroniques.

Question de prix

À son lancement en 2012, la Clio 4 démarrait à 13 700 €. La Clio 5 a grimpé à 14 600 € en 2019, justifié par l’équipement enrichi (LED, écran tactile, meilleurs matériaux).

Sur l’occasion aujourd’hui, comptez 8 000 à 10 000 € pour une Clio 4 en bon état. Les Clio 5 démarrent vers 15 000-18 000 € pour les versions essence classiques, et 18 000-22 000 € pour les hybrides selon l’année et le kilométrage.

Au final, la Clio 5 n’est pas un simple restylage. C’est une voiture neuve de A à Z qui partage seulement l’ADN stylistique avec la Clio 4. Architecture moderne, habitacle transformé, technologies de pointe et hybridation inédite, elle marque une vraie rupture. La Clio 4 garde ses atouts avec des prix doux et une fiabilité prouvée, surtout en phase 2. Chacune répond à des besoins différents selon votre budget et vos priorités.